Bass drum (en), Grosse Trommel/Basse Trommel (de), Grancassa sinfonica (it)

Définition : instrument composé de deux peaux de grandes dimensions, montées de part et d’autre d'un fût en bois, maintenues par un cercle et réglables grâce à des tirants. On distingue la peau de frappe de la peau de résonance qui vibre par sympathie.

Diamètre : 26'' à 40''
Profondeur : 18'' à 22''
Poids : 40 à 60 kg

Fût : en bois de Bouleau/ Chêne/ Erable ou Frêne. Le fût est généralement composé de plusieurs plis (couches de bois collées et compactées entre elles). Certains fûts peuvent être composés de plusieurs couches de bois différents, offrant des caractéristiques sonores originales. Le nombre de plis influe également sur le son. Plus le nombre de plis est important, plus la résonance est réduite mais la projection augmentée. Le vernis de finition peut être transparent, mais également de couleur ou même parfois pailleté ce qui leur donne alors un aspect plastique.
 
Cercle : généralement en bois, formes et épaisseurs assez variables, mais n'influence pas véritablement le son de la grosse caisse.

Peau

• Animale : les peaux animales sont les plus répandues dans l'orchestre. Attaque bien définie, sustain important, spectre harmonique riche et chaleureux.
• Plastique Blanche : attaque bien définie, sustain important, spectre équilibré.
• Fiberskyn : imitation peau animale, attaque moyennement définie, sustain important, spectre riche et équilibré. Généralement un peu moins tendue qu’une peau blanche.

Stand : les grosses caisses symphoniques peuvent être montées sur stand, ou bien suspendues à un cercle métallique, lui-même sur stand, grâce à un système de sangles en caoutchouc. Ce  système permet de limiter les attaches de la grosse et donc de conserver au maximum son sustain naturel, mais présente par contre l'inconvénient d'être assez encombrant. Dans les deux cas on pourra incliner la grosse caisse jusqu'à la position horizontale, en fonction de l'espace disponible, pour un plus grand confort de jeu, et selon les techniques instrumentales employées.

Centre - C : privilégie le grave du spectre, sustain réduit.

In between - I : zone intermédiaire entre centre et bord, spectre riche, sustain important.

Edge - E : zone très près du bord, privilégie l'aigu du spectre, sustain réduit.

Ring - R : frappe sur le cercle, son sec et boisé de la baguette. L'impact met à la fois le cercle, le fût et la baguette elle-même en vibration.

Différentes tailles, formes, poids, matières et duretés, permettent une grande variété d’attaques. A noter que plus la tête est petite et dure, plus l’on gagne en précision d’attaque, mais à l'inverse, on perd progressivement en rondeur de son.

Grosse mailloche :

Mailloches roller : des mailloches assez douces et légères qui permettent de réaliser un roulement pianissimo et sans attaque. Lorsque l'on monte dans les nuances fortissimo, on perçoit les impacts mais cela peut être compensé en augmentant le débit du roulement.

Mailloches bois : impact très violent et précis, on perd en rondeur par rapport à l'utilisation d'une mailloche en lainage. Toutefois une tête assez lourde permet d'obtenir un spectre riche et équilibré.

Attaque moyennement définie, spectre riche plutôt grave, sustain important.

Toutes les duretés sont utilisables, elles offrent une attaque assez définie, un spectre équilibré mais manquant de profondeur, et un sustain réduit.

Attaque très définie, son puissant, spectre assez équilibré mais plutôt aigu, sustain moyen.

Les baguettes de caisse-claire offrent une attaque très définie, un son brillant, un sustain très réduit et privilégient l'aigu du spectre.

Composés d’une série de brins en bois, son boisé et léger, attaque définie, privilégie l’aigu du spectre, sustain très réduit, palette de nuances réduite (pianissimo à forte).
 

Nombreuses possibilités de son en fonction du réglage de l'écartement entre les fibres du balai. Attaque définie mais micro impacts multiples, son aigu et très léger, palette de nuances réduite (de pianissimo à mezzoforte). L'utilisation des techniques « frottées » est particulièrement adaptée à ce type de baguette.

On peut utiliser les mains sur toutes les zones de frappe. Cependant les frappes sur le cercle ne sont pas sonores à moins de les jouer avec les ongles, ce qui peut se révéler douloureux pour l'interprète !

Frappe simple : la baguette frappe la peau et remonte tout de suite. Il n’y a qu’un seul impact.

Redoublement : la baguette rebondit deux fois sur la peau avec un contrôle précis. Le rebond s’emploie également combiné avec des coups simples afin de réaliser des figures rythmiques complexes.

Buzz : la tête de la baguette frappe la peau et produit un nombre important et indéterminé de rebonds. Plus la tête de la baguette sera dure plus on obtiendra naturellement de rebonds.

Dead Stroke : la tête de la baguette reste collée à la peau, étouffant directement le son, il ne reste alors plus aucune résonance. La zone Centre ayant naturellement moins de sustain, l'étouffement sera plus net et rapide sur cette zone. Cependant, compte tenu des dimensions importantes de la peau d'une grosse caisse, le Dead Stroke ne supprime pas toute les résonances, et il convient d'étouffer simultanément la peau avec l'autre main afin d'obtenir un résultat optimal.
 

• Peau Fiberskyn :

Glissé : consiste à glisser la tête de la baguette sur la surface de la peau, la vitesse et le tracé du mouvement ainsi que la pression exercée sur la baguette permettant une grande variété d'effets.

Frotté : on conserve les caractéristiques du glissé mais en y ajoutant des mouvements latéraux du poignet plus ou moins rapides.

L'utilisation de balais est particulièrement adaptée aux effets glissés et frottés. Il est par ailleurs possible de mélanger les glissés et frottés avec les autres modes de jeu, de manière indépendante entre les mains (une main frotte, l’autre frappe), ou bien mêlée (les deux mains maintiennent les effets frottés tout en introduisant des éléments frappés dans le discours musical).

Alterné : roulement standard de la grosse caisse, pas de rebonds, les mains alternent à chaque note. Ce type de roulement est beaucoup moins rapide, ne faisant appel qu’à l’articulation des poignets et non aux rebonds des baguettes. Cependant, la grosse caisse ayant un sustain naturel important, il n’est pas nécessaire de rouler extrêmement vite pour obtenir un roulement fourni et régulier. Par ailleurs, il permet d'atteindre des nuances très puissantes.
 

Buzz : la tête de la baguette frappe la peau et produit un nombre important et indéterminé de rebonds. Roulement très fourni, et inarticulé, attaque quasi imperceptible. Sur la grosse caisse ce roulement n'est généralement utilisé que dans des nuances très piano, afin d'obtenir un grain particulier, et le plus souvent avec des baguettes de caisse-claire. Les mailloches de grosse caisse ne sont quant à elles, pas vraiment adaptées à ce type de roulement.

Plusieurs techniques sont possibles et peuvent se compléter. Il est important de se souvenir qu’une grosse caisse symphonique comporte deux peaux, la peau de frappe et la peau de résonance, et que par conséquent il convient de les étouffer toute deux afin d'obtenir un silence complet.

Etouffement avec la main : la main libre se pose silencieusement sur la peau de frappe, l'étouffement peut être très rapide et net.

Etouffement avec la main tenant la baguette : l’étouffement est moins commode à cause de la gêne occasionnée par la tenue de la baguette. Cependant cette technique libère la deuxième main qui peut alors se charger d'étouffer la peau de résonance, permettant ainsi un arrêt immédiat du son.
 

Etouffement avec le genou : le percussionniste vient coller son genou à la peau de frappe, étouffant quasi-instantanément la résonance de la grosse caisse. On combine généralement cette technique avec un étouffement de la peau de résonance avec la main libre.

Sourdine : il est possible d’appliquer une sourdine sur la peau de frappe afin de limiter les harmoniques parasites. Il s'agit en règle générale d'un simple tissu, dont les dimensions seront déterminées en fonction de l'effet souhaité et des caractéristiques de l'instrument disponible.

Coperti : il est possible de recouvrir entièrement la grosse caisse avec un tissu, qui fera tampon entre la peau de frappe et la tête de la baguette. On obtient alors une sonorité très sèche et sourde, le tissu absorbant une partie de la définition de l’attaque, et réduisant considérablement le sustain.

Modification de la tension de la peau 
 

• Modulation : il est possible de moduler la hauteur du son de la grosse caisse en exerçant une pression de la main ou d’une baguette, au moment de la frappe de l’autre baguette.
• Glissando : il est possible de moduler le son après attaque, afin d'obtenir un glissando sur la résonance de la note.
• Ondulation : en effectuant un va-et-vient de la pression exercée sur la peau, il est possible de créer un effet de vibrato du son.

Il faut préciser que tous ces effets ont un rendu optimum sur une peau pas trop tendue, permettant une amplitude maximum de tension.

Super Ball : l'utilisation de cette baguette, dont la tête est formée d'une balle en plastique, crée un effet de grincement en glissant sur la peau. Le tracé et la pression exercée avec la baguette influent sur le résultat sonore, qui peut parfois être surprenant !

Moose call : il est possible de glisser le bout du doigt humide sur la peau sans le laisser rebondir. Il se produit alors un grincement très sonore et chargé en harmoniques. Suivant le tracé effectué, la pression exercée, ou le positionnement de l'autre main, il est possible d'obtenir des sonorités variées.

Instruments/Objets sur la peau de la grosse caisse : divers instruments peuvent être déposés sur la peau. On positionnera alors la grosse caisse horizontalement afin que les instruments ou objets déposés y restent un instant ! On peut alors alterner frappes simples et roulements sur la grosse caisse, ou jouer directement sur le nouvel instrument. Le champ des possibilités sonores en sera encore accru, et l'on obtiendra des effets surprenants ! En voici quelques exemples :
 

• Cymbale : posée à l’envers sur la peau, l’alliance du spectre de la cymbale avec celui de la grosse caisse donne un résultat sonore riche et surprenant.
• Rin : on joue sur le bol posé directement sur la peau, qui libère un son très pur et riche en harmoniques. On peut déposer plusieurs rins sur une même timbale.
• Grelots et autres petites clochettes : il est possible de frotter ou frapper la grosse caisse avec des grelots ou clochettes, afin d’obtenir un double son timbale/instrument.
• Chaînes : déposer une fine chaîne sur la peau permet de jouer sur la mise en vibration de celle-ci, créant un effet qui rappelle celui de la cymbale ciselée ou d’un timbre de caisse-claire.