Le Guide de la Percussion

par Amélie Stillitano & Raphaël Simon

Percussion en musique de chambre

Avant de lire ce qui va suivre il est recommandé de lire d'abord la première partie des Trucs et Astuces consacrée à la "Percussion Solo", mais également la partie "Ensemble de percussions" lorsque l'on écrit pour plusieurs percussionnistes. Vous ne trouverez dans cette partie "Musique de chambre" que des conseils complémentaires spécifiques à cette formation instrumentale.

Instrumentarium & Ecriture

Sélection et répartition des instruments

Intonation : les instruments de percussion à hauteur déterminée tels que les gongs, cloches à vache et autres métaux, se désaccordent légèrement au cours de leur vie, au fur et à mesure des nombreux impacts de baguettes. Cela pourra déstabiliser les autres instrumentistes de l'ensemble notamment ceux à hauteur variable tels que les cordes, vents ou encore les chanteurs. Dans ce cas ils devront faire abstraction de la justesse aléatoire de la percussion, et les chanteurs pourront s'aider d'un diapason.

Accord : les claviers de percussion ne sont pas accordables par l'interprète et leur diapason n'est pas toujours exact. Il faudra dans ce cas encourager les autres instrumentistes à s'accorder à partir du clavier, et si possible demander à l'accordeur de piano de faire de même. Cette solution permettra d'assurer la justesse globale de l'ensemble.

Spatialisation

Dans le cadre d'une pièce de musique de chambre, on placera généralement les percussions à l'arrière pour plusieurs raisons, sur le plan sonore mais également visuel.

Sonore : les percussions peuvent être des instruments extrêmement puissants, ce qui d'une part peut devenir un réel désagrément pour les autres instrumentistes, mais peut également nuire à l'équilibre sonore de la pièce. C'est pourquoi on placera plutôt le ou les percussionniste(s) légèrement en retrait, afin de permettre une bonne écoute collective garantissant homogénéité de son, justesse, mise en place...

Visuel : il faut également penser à l'esthétique de l’ensemble, en prenant en compte les dimensions des instruments et leur encombrement, afin que tous les instrumentistes soient visibles du public. On évitera donc de placer l'imposant set-up de percussion devant la flûte !

Bien entendu ces conseils sont à adapter au contexte, et à l'instrumentarium de percussion. Ainsi, un zarbiste pourra se positionner à côté de la flûte ou du violon, mais un timbalier nettement moins !

La partition

Format de la partition

Les critères de mise en page de la partition de percussion et de répartition des lignes selon les instruments demeureront identiques à ceux décrits dans la partie Percussion solo. Pour l'édition de la partition il y a toutefois quelques spécificités à garder en tête :

Score : la partition rassemblant toutes les parties sera utile au chef si l'ensemble est dirigé, ou aux membres de l'ensemble pour une appréhension globale de l'œuvre. La percussion est généralement notée sur la ligne la plus basse d'un score, ou le cas échéant juste au-dessus de la partie de piano.

Parties séparées : il faut différencier les parties séparées de musique de chambre de celle de musique d'ensemble avec chef. En effet la musique dirigée nécessite beaucoup moins de repères dans la partition que la musique de chambre sans chef pour laquelle l'écoute est plus qu'indispensable, et qui requiert donc d'avoir un certain nombre de répliques des autres parties instrumentales. Celles-ci pourront toutefois être largement réduites par rapport à la taille de la partie principale, évitant ainsi un nombre trop important de tournes. Dans le cas où le percussioniste joue de nombreux instruments, ou alterne les modes de jeu, il est souvent difficile pour les non-percussionistes de se repérer dans toutes ces notations. Il est donc dans ce cas intéressant de condenser les répliques de percussion dans une représentation du rythme global de sa partie.