Sixxen (en, de, it)

Définition : SIX pour les six percussionnistes des Percussions de Strasbourg, XEN pour Xenakis. Le sixxen est inventé par le facteur d'instruments Robert Hébrard, en collaboration avec Iannis Xenakis et les Percussions de Strasbourg pour la pièce Les Pléïades. Il est constitué d'une succession de lames métalliques accordées sur une échelle en quarts de tons répartis entre les six claviers utilisés, couvrant au total un ambitus de presque deux octaves. Ils se jouent comme des claviers et sont équipés d'une pédale fonctionnant sur le même système que les cloches tubulaires, qui permet d'étouffer le sustain naturel important de l'instrument. Leur sonorité puissante et très caractéristique, a depuis été exploitée par d'autres compositeurs.

Chaque clavier est constitué de 19 lames et équipé d'une pédale. Les lames sont disposées à la manière d'un clavier sur une tessiture allant de F3 à B4 pour faciliter le jeu du percussionniste, mais sont réellement accordées sur une échelle de quarts de tons elle-même répartie entre les 114 lames des six claviers.

Clavier : les lames du clavier sont composées d'un alliage de métal dont la composition exacte est inconnue, mais contenant une part importante d'aluminium.

Pédale : la pédale du sixxen fonctionne de la même manière que celle des cloches tubulaires, étouffant la résonance naturelle de l'instrument lorsqu'on l'actionne.

Il n y a pas de zones de frappe multiples sur une lame de sixxen, la plaque de métal qui la constitue n'ayant une sonorité et un sustain satisfaisants que lorsqu'on la joue bien au centre. Au-delà le son perdra ses caractéristiques pour se rapprocher d'une plaque de tôle lambda, avec de nombreux bruits parasites.

Différentes duretés utilisables, attaque moyennement définie à très définie, spectre riche plutôt aigu, sustain moyen.

Douce :

Tête en laine ou en feutrine, attaque peu définie, privilégie le grave du spectre, sustain très important.

Petite mailloche :

Généralement dans les partitions assez anciennes, les compositeurs précisaient « jouer à 2 baguettes » ou « jouer à 4 baguettes », en fonction de l’écriture (ligne mélodique, accords 3/4 sons). Il vaut toutefois mieux ne rien préciser et laisser le percussionniste libre de choisir lui-même si tel ou tel passage nécessite l'usage de 2 ou 4 baguettes, sauf volonté précise du compositeur.

2 baguettes

• suffisant pour des lignes mélodiques simples, permet des traits très rapides
• polyphonie limitée (logique)
• doigtés plus limités

4 baguettes : standard du sixxen

• offre une polyphonie satisfaisante
• doigtés très variés sur un même passage
• le grip le plus utilisé au sixxen est le grip Burton. Cette technique permet une grande aisance pour poser des accords.

Frappe simple : la baguette frappe la lame et remonte tout de suite. Il n’y a qu’un seul impact.

Dead Stroke : la tête de la baguette reste collée à la lame, étouffant directement le son, il ne reste alors plus aucune résonance.

Alterné : pas de rebonds, les mains alternent à chaque note. Ce type de roulement n'est pas très rapide, ne faisant appel qu’à l’articulation des poignets et non aux rebonds des baguettes. Il permet toutefois d'obtenir des nuances très puissantes. Les lames du sixxen n'apportant que très peu de rebond, c'est le seul type de roulement satisfaisant.

Les sixxens sont dotés d'une pédale fonctionnant à l'inverse du vibraphone ou du piano, à l'image de la pédale des cloches tubulaires.

Pédale relevée : les lames résonnent naturellement.

Pédale enfoncée : l'étouffoir rentre au contact des lames, bloquant rapidement la résonance.