Sabar (en, de, it)

Définition : instrument à peau simple montée sur un fût de forme allongée, originaire du Sénégal. La peau animale (généralement de chèvre) est tendue et accordée grâce à un système de cordes et de chevilles en bois. On joue traditionnellement avec une main et une fine baguette de bois.

Le sabar est une appellation générique, qui désigne une grande variété de tambours. Dans les ensembles traditionnels, les différents modèles sont adaptés à leur rôle propre (soliste, accompagnement, aigu ou grave...).
Le modèle le plus courant:

Diamètre : ± 8"
Hauteur : ± 70 cm
Poids : 5 à 6 kg

Fût : le bois apporte un côté chaleureux et le spectre est équilibré. Les bois peuvent provenir de différentes essences, généralement d'origine africaine.

Peau : la peau est animale, généralement de chèvre. Le son présente un spectre bien équilibré, permettant des attaques et des dynamiques très variées.

Le petit diamètre de la peau limite grandement les zones de frappes accessibles. Il n'y que très peu de différences entre la zone intermédiaire et la zone très au bord, on ne distinguera par conséquent que trois zones de frappe sur cet instrument :

Centre - C : privilégie le grave du spectre, sustain réduit.

In between - I : zone standard, intermédiaire entre centre et bord, spectre riche, sustain plus important.

Ring - R : frappe sur le cercle, son sec et boisé de la baguette. L'impact met à la fois le cercle, le fût et la baguette elle-même en vibration. Le sabar n'as pas à proprement parler de cercle indépendant, mais un cercle formé par le rebord du fût situé sous la peau.

Le sabar se joue traditionnellement avec une baguette dans une main et la main seule de l'autre.

Basse : frappe de la paume au centre de la peau. Attaque assez définie, privilégie le grave du spectre, sustain important.

Tonique : frappe près du bord, toute la surface des doigts rentre en contact avec la peau. Attaque bien définie, spectre équilibré, sustain moyen.

Claqué : frappe près du bord, seul le bout des doigts rentre en contact avec la peau. Attaque très définie, privilégie l'aigu du spectre, sustain réduit.

Etouffé : il est possible de réaliser l'ensemble de ces frappes en laissant les doigts collés à la peau. Cela a pour effet de réduire considérablement le sustain du son.

On utilise traditionnellement une fine baguette en bois de sump ou de tamarin.

Son ouvert : frappe standard, la baguette frappe la peau et remonte tout de suite. Il n’y a qu’un seul impact.  Attaque bien définie, spectre equilibré, sustain moyen.

Son fermé : équivalent de la Dead Stroke, la tête de la baguette reste collée à la peau, étouffant directement le son, il ne reste alors plus aucune résonance. Attaque bien définie, privilégie l'aigu du spectre, sustain réduit.

Son claqué : l'autre main étouffe la peau pendant l'impact de la baguette. Attaque très brillante et définie, privilégie l'aigu du spectre, sustain réduit.

Son cercle : son boisé, attaque bien définie, privilégie l'aigu du spectre, sustain très réduit.

Nombreuses possibilités de son en fonction du réglage de l'écartement entre les fibres du balai. Attaque définie mais micro impacts multiples, son aigu et très léger, palette de nuances réduite (de pianissimo à mezzoforte). L'utilisation des techniques « frottées » est particulièrement adaptée à ce type de baguette.

Frappe simple : la baguette frappe la peau et remonte tout de suite. Il n’y a qu’un seul impact.

Redoublement : la baguette rebondit deux fois sur la peau avec un contrôle précis. Le rebond est utilisé à la fois pour les roulements détaillés, mais s’emploie également combiné avec des coups simples afin de réaliser des figures rythmiques complexes.

Dead Stroke : la tête de la baguette reste collée à la peau, étouffant directement le son, il ne reste alors plus aucune résonance. La zone Centre ayant naturellement moins de sustain, l'étouffement sera plus net et rapide sur cette zone.

Glissé : consiste à glisser la tête de la baguette sur la surface de la peau, la vitesse et le tracé du mouvement ainsi que la pression exercée sur la baguette permettant une grande variété d'effets.

Frotté : on conserve les caractéristiques du glissé mais en y ajoutant des mouvements latéraux du poignet plus ou moins rapides.
 
L'utilisation de balais est particulièrement adaptée aux effets glissés et frottés. Il est par ailleurs possible de mélanger les glissés et frottés avec les autres modes de jeu, de manière indépendante entre les mains (une main frotte, l’autre frappe), ou bien mêlée (les deux mains maintiennent les effets frottés tout en introduisant des éléments frappés dans le discours musical).

Alterné : pas de rebonds, les mains alternent à chaque note. Ce type de roulement n'est pas très rapide, ne faisant appel qu’à l’articulation des poignets et non aux rebonds des baguettes. Il permet toutefois d'obtenir des nuances très puissantes.